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Conformément à la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005, le HCE a donné un avis sur le projet de décret relatif
au socle commun de connaissances et de compétences. Cet avis peut être consulté sur le site du ministère à
l'adresse suivante :
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Le Haut Conseil de l’Education a rendu public, le 23 mars dernier, ses recommandations concernant le projet de décret relatif au socle
commun. Il s’est inspiré entre autres d’une note de la Direction de l’enseignement scolaire (DESCO), dévoilée par Libération le 6 janvier, dont les suggestions
avaient déjà suscité notre inquiétude. Le texte du HCE va encore plus loin dans ses recommandations, en cherchant à intégrer de multiples « compétences » annexes
au même titre que les savoirs disciplinaires ! Personne ne semble vraiment comprendre, en dehors du SNALC naturellement, pourquoi les propositions avancées,
si elles devaient être retenues en l’état, constitueraient un grave danger pour le système éducatif. Un renversement pédagogique absurde Si par quelques aspects le texte du HCE pourrait sembler satisfaisant, prétendant « assurer une formation de qualité » ou « tenir compte de toutes les formes d’intelligence » etc., les mesures préconisées paraissent plutôt insignifiantes et même contraires aux objectifs affichés. Le HCE propose ainsi de définir le socle commun, en outrepassant largement le cadre prévu par la Loi FILLON, par cette énumération : 1. la maîtrise de la langue française 2. la pratique d’une langue vivante étrangère 3. les compétences de base en mathématiques et une culture scientifique et technique 4. la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication 5. une culture humaniste 6. des compétences sociales et civiques 7. l’autonomie et l’initiative (sic) Il nous semble déjà assez grave que l’idée même de « culture », qu’elle soit « humaniste » ou « scientifique et technique », ne soit plus présentée en soi comme la fin de l’éducation, mais fasse partie d’une énumération de « compétences » au même titre que l’aptitude à manipuler l’outil informatique ! Mais il faut surtout percevoir le profond mouvement d’instrumentalisation des savoirs enseignés à l’école que l’on veut aujourd’hui subordonner à l’acquisition de savoirs-faire. Le HCE commande de « penser le socle en termes de compétences », c’est-à-dire comme un ensemble intégré et fonctionnel de « capacités à utiliser correctement des connaissances dans des situations concrètes ». Par exemple, l’apprentissage de la langue comportera « la capacité à remplir (sic) et à lire les écrits de la vie courante, à rédiger une lettre, à communiquer, etc. » au même titre que la connaissance d’écrits littéraires ; de même, les « compétences de base » en mathématiques devraient être enseignées par « la résolution de problèmes à partir de situations ouvertes ( ?) et proches de la réalité » ; et que dire des propositions fantaisistes comme le renforcement des initiatives telles que « La main à la pâte » pour lutter contre « la désaffection actuelle à l’égard des filières scientifiques » ! L’intention absurde du HCE est surtout d’imposer le primat de la méthode sur les contenus : ce n’est pas la pédagogie qui sert l’acquisition des connaissances, mais l’inverse puisqu’il s’agit évidemment, pour l’élève, d’apprendre à apprendre ! L’approche par les compétences conduit à un retournement complet : le savoir change de statut et cesse d’être un but pour devenir le moyen de former à des habilités cognitives. Du « savoir commun » à la « culture commune » Certains syndicats se sont certes empressés de protester contre les projets actuels sans vraiment les comprendre : ils s’inquiètent, et en cela ils ont peut-être raison, des menaces qui pèsent sur les disciplines écartées du socle commun, mais en fait ils passent encore à côté de l’essentiel. Mais le HCE aura beau jeu de démentir leurs accusations en rappelant que « toutes les disciplines enseignées à l’école … ont un rôle à jouer dans l’acquisition du socle ». Certes, nous ne pouvons, nous aussi, que dénoncer l’appauvrissement sans précédent des contenus éducatifs : l’institution estime aujourd’hui que les exigences de fin de scolarité obligatoire ne visent pas le plus haut niveau d’instruction possible mais, et c’est là la fonction du fameux « socle commun », doivent se réduire aux connaissances minimales à acquérir par les élèves sortant du système scolaire. Mais l’enjeu est encore ailleurs : c’est la qualité culturelle des savoirs enseignés à l’école qui est en cause, lorsqu’on privilégie ainsi de vagues compétences pratiques ne reposant plus sur aucun fondement solide tandis que les connaissances rigoureuses et structurées sont reléguées au second plan. Enfin, le « socle des indispensables » apparaît comme le moyen de passer du « savoir commun » à la « culture commune » qui est la clé de voûte des réformes actuelles de l’éducation. En réalité, la fin de l’école est la formation de l’esprit par la connaissance des oeuvres, c’est-à-dire l’acquisition d’une culture générale et non cette culture commune qui n’est qu’une forme de socialisation plaçant les individus au même niveau : celui des compétences partagées. Il est donc incohérent de dénoncer la logique de renoncement des réformes actuelles et de faire de la « culture commune » une revendication syndicale : les insuffisances du socle commun tiendront toujours à son caractère commun. Des conséquences insoupçonnées ! Le HCE estime que « l’Ecole a une obligation de résultats, effectifs et vérifiables », ce qui imposerait de revoir la formation initiale et continue des professeurs pour l’adapter à un « enseignement efficace du socle et faire connaître les pratiques pédagogiques qui réussissent » ! En réalité, l’approche par les compétences fait surtout sauter le cloisonnement entre les disciplines, puisque la définition des aptitudes est tellement générale que celles-ci deviennent « transversales » ou « interdisciplinaires » : ainsi, savoir analyser, observer, communiquer, mémoriser, raisonner, se repérer dans le temps et l’espace, etc., constituent des compétences qui requièrent « la contribution de plusieurs disciplines ». Leur évaluation imposera le travail en équipe, la redéfinition des procédures de notation, le contrôle continu et évidemment « les apprentissages individualisés ». Cette vision de l’enseignement a même des conséquences sur le cursus scolaire. L’évaluation de l’acquisition du socle commun devrait s’accomplir dans la continuité et imposer un enseignement modulaire sous forme de dispositifs de remédiation qui va pouvoir exclure les formes de redoublement : si « à chaque palier, tous les élèves doivent posséder les éléments du socle », il reste que « les élèves qui n’y seraient pas parvenus bénéficieront de soutien approprié l’année suivante ». Enfin, c’est le HCE qui aura la prérogative de rénover les programmes scolaires en fonction du socle commun, mais à quels renoncement serons-nous encore confrontés quand on sait que G. De ROBIEN, invoquant précisément ce prétexte, annonçait déjà début janvier sa volonté de les alléger ? Si l’école est aujourd’hui menacée par des attaques sans précédent, c’est qu’elles n’atteignent plus seulement les structures, les pratiques pédagogiques, les statuts des enseignants, ce qui était déjà beaucoup, mais qu’elles touchent maintenant la nature même des contenus de l’éducation, et donc les modalités de leur transmission et de leur évaluation. Guy DESBIENS |
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Certes, on semble souligner que la "lecture" doit être acquise avant la fin du primaire ; certes, on intègre l'EPS et les enseignements artistiques ; certes, on parle d'abandonner le verbiage didactique, de renforcer la "dictée" ... MAIS ... *On érige en dogme absolu l'Interdisciplinarité * On met à mal la notion de "discipline d'enseignement" au profit de "champs disciplinaires" non clairement définis *On vante une pédagogie différenciée, qui interdirait tout redoublement et consacrerait la remédiation au niveau suivant (fuite en avant !) * On s'oriente vers une baisse des exigences, qui pourtant "devraient assurer l'acquisition de savoir-faire complexes" (auto-évaluation en fin de collège, on croit rêver !) *On met en avant l'élève acteur dans son apprentissage, soumis au "devoir de plaisir" *On prétend évaluer également des attitudes (autonomie, participation à des oeuvres d'intérêt général, compétences civiques), plus que des aptitudes, mettant ainsi en péril la neutralité de l'Ecole A mélanger bon sens et pédagogisme farfelu, on risque Pour en savoir plus, lisez la quinzaine universitaire ( notre bimensuel) ou connectez vous au site national du ![]() |
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![]() La Confédération Syndicale de l’Education Nationale (CSEN) a pris connaissance du décret relatif au socle commun de connaissances présenté ce jour par le Ministre de l’Education. Elle considère que ce texte s’inscrit dans le cadre des évolutions actuelles du système dont il ne modifiera pas les grandes orientations. Défini exclusivement à partir de compétences, ce qui correspond aux exigences de l’école élémentaire, le socle fondamental aboutira dans l’enseignement secondaire à une confusion des champs disciplinaires et des genres, aggravée par la volonté d’assimiler les connaissances aux capacités et aux attitudes. Ces dispositions conduiront progressivement à dénaturer le collège en le transformant en cycle terminal de l’enseignement primaire. Dans ces conditions, la CSEN considère qu’il sera difficile, voire impossible, de procéder à une évaluation sérieuse de l’acquisition du socle : comment, par exemple, déterminer la capacité de l’élève à « développer sa persévérance »? Les pesanteurs du système ne manqueront pas d’aboutir à une nouvelle baisse des exigences, voire à la mise en place d’un SMIC culturel qui ne pourrait satisfaire que les tenants du minimalisme éducatif. A l’instar d’autres organisations, la CSEN craint, en outre, que les horaires d’enseignement ne se voient définis à partir du socle commun et non plus à partir des disciplines, comme tend à le montrer la nouvelle réduction des heures consacrées au Français en 4ème et en 3ème. La CSEN estime, pour finir, que la mise en place du socle commun risque de se substituer aux réformes urgentes qui s’imposeraient pour sortir l’Education Nationale de la crise. Paris, le 10 mai 2006 |
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![]() Le SNALC-CSEN n’a jamais caché les profondes réserves que lui inspirait le socle commun de connaissances préconisé par le rapport Thélot et institué par la loi Fillon. Même si le Ministre de l’Education semble s’être attaché à relier le contenu du socle aux champs disciplinaires traditionnels, la volonté affichée du HCE de ne définir ce dernier que par des compétences risque d’aboutir à une remise en cause des matières enseignées. Par ailleurs, cette définition par compétences, qui correspond aux impératifs de l’école élémentaire, et non à ceux de l’enseignement secondaire, aboutira logiquement à assimiler le collège à un cycle terminal du primaire. Il en résultera logiquement une dénaturation de l’enseignement secondaire et une nouvelle baisse des exigences. Alors que les cinq compétences liées à un programme actuel d’enseignement comportent des références globalement satisfaisantes aux enseignements fondamentaux, les deux compétences dites « sociales et civiques » relèvent essentiellement de l’idéologie et poseront inévitablement d’insurmontables problèmes d’évaluation. Le flou entre les « connaissances », les « capacités » et les « attitudes » ne manquera pas de contribuer à une nouvelle mise en cause des disciplines, rendant ainsi le texte contradictoire. Le SNALC-CSEN considère donc que le socle commun, tel que l’a préalablement défini le HCE, et en dépit des améliorations apportées par le décret, ne peut que constituer une nouvelle menace pour l’avenir de l’Education Nationale. Paris, le 11 mai 2006 |