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VERSAILLES

Syndicat National des Lycées et Collèges
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Déclaration prélable
Accès à la hors classe des agrégés


            A l'occasion de cette Commission Administrative Paritaire Académique le Syndicat NAtional des Lycées et Collèges tient à réaffirmer ses positions
      - d'abord sur la hors-classe,
      - puis sur l'organisation par le ministère de la campagne 2006,
      - enfin sur l'application dans notre Académie des textes nationaux.


Dans un premier point, le SNALC veut rappeler son attachement à la hors-classe des Agrégés, grade crée en 1978 par le gouvernement de Monsieur Raymond BARRE par le décret n°78-219 du 3 mars 1978.
      L'accès à la hors-classe est en effet la seule promotion possible pour les nombreux professeurs agrégés au 11ème échelon qui souhaitent continuer à enseigner et qui n'ont pas l'opportunité d'exercer dans l'enseignement supérieur.
      Cependant aux yeux du Syndicat NAtional des Lycées et Collèges, l'élargissement de la hors-classe décidé à partir de 1993 ne saurait compenser l'insuffisance des traitements car, comme l'écrivait Monsieur de le Président de la République le 18 mars 2002 « il n'est [...] pas acceptable que les Agrégés soient la seule catégorie d'enseignants exclue de la revalorisation indiciaire depuis trente ans» (Bulletin de la Société des Agrégés de l'Université, n°396, avril-mai 2002).

      Il convient de noter dans un deuxième point que, cette année encore, les procédures prévues par la note de service ministérielle n°2005-219 du 15 septembre 2005 ne sont pas satisfaisantes.
      Certes, le SNALC se félicite de la mise en place pour la campagne 2006 d'un barème national, ce qui permet, a priori, de traiter tous les ayants droit de façon équitable. Il reste que les critères retenus ne manquent pas d'inquiéter les collègues qui ont le sentiment de ne plus être évalués dans leur domaine de compétence, l'instruction, mais dans des tâches d'animation à caractère vaguement social. La transmission des savoirs, le développement d'un esprit critique sont progressivement remplacés par des activités péri éducatives, aux contours impossibles à définir, à l'efficacité impossible à démontrer, à l'évaluation impossible à conduire.
      Beaucoup de professeurs vivent cette évolution comme un véritable mépris à l'égard de la culture, mépris dont ils perçoivent les signes dans la suppression des points naguère encore donnés aux détenteurs de diplômes universitaires de troisième cycle comme le DEA ou le doctorat.
      Mépris dont ils voient une confirmation dans la suppression progressive et quelque peu sournoise des points attribués aux lauréats de l'agrégation par concours : 30 points en 1997, 20 points de 1998 à 2004, plus rien depuis lors.
      Autre sujet de préoccupation, malgré les inévitables fluctuations, la tendance à réduire le nombre d'emplois ouverts à la hors-classe des Agrégés. En 2000, le contingent national des promotions possibles était de 1642 (BOEN, n°27 du 13 juillet 2000), il tombe à 1401 en 2003 (BOEN, n°32 du 4 septembre 2003), et à 1400 en 2004 (BOEN, n°9 du 26 février 2004); en 2006, il se voit ramené à 1376.
      La récente mise en application de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, la LOLF, n'est pas faite pour rassurer le corps enseignant. Comment faire admettre à des personnes très attachées aux valeurs humanistes qu'au nom de la fongibilité asymétrique on privilégie les dépenses d'investissement sur celles consacrées aux salaires, comme si dans notre société la machine devait passer avant l'être humain ?


      Dans un troisième et dernier point, le SNALC prend acte des efforts de l'administration rectorale pour atténuer les effets les plus négatifs de ce cadrage national défavorable. Il tient à remercier les services du rectorat qui ont tout fait pour faciliter aux commissaires paritaires la consultation des dossiers que l'on répugne à appeler « i-prof » tant cette désignation paraît désinvolte et irrespectueuse à l'égard d'une profession trop souvent critiquée. Malgré l'ampleur de la tâche, les élus ont apprécié que leur soit remise la fiche synthétique de chaque ayant droit, avec toutes les informations nécessaires pour corriger les erreurs informatiques, notamment celles touchant aux points ZEP, ou celles affectant certaines notes pédagogiques.
      Le Syndicat NAtional des Lycées et Collèges est également reconnaissant à Madame le Chef de la DGE et son adjointe d'avoir accepté deux jours de groupe de travail supplémentaires en tenant compte des disponibilités des représentants des personnels.
      Si, grâce à la bonne volonté de tous, un certain nombre d'avancées ont pu se produire en particulier pour les collègues complètement déchargés de cours ou pour ceux arrivant d'une autre académie, il reste des situations auxquelles aucune solution satisfaisante n'a pu être trouvée. Qu'il soit permis d'en évoquer ici quelques unes.
      Le SNALC est attaché aux différentes formes de mérite. Or, il constate que les listes d'aptitude sont surreprésentées dans les propositions de Monsieur le Recteur, puisqu'un seul Agrégé par concours figure par les dix premiers noms. Faut-il en conclure que la réussite à des épreuves pourtant très sélectives est désormais un handicap quasi insurmontable dans l'évolution de carrière des fonctionnaires ? Une haute compétence disciplinaire serait-elle la preuve infaillible d'une incapacité pédagogique ?
      De même, il semble que soit désormais rompu l'équilibre entre les professeurs affectés dans l'enseignement secondaire et ceux exerçant dans l'enseignement supérieur. Ces derniers sont au nombre de 17 parmi les 100 premiers proposés, c'est-à-dire beaucoup plus que leur importance numérique relative.
      Il serait souhaitable également que les professeurs de l'enseignement privé ne soient pas systématiquement défavorisés par rapport à leurs collègues du public au motif que les premiers auraient fait un choix qu'ils devraient assumer et que les avis de leurs chefs d'établissement n'auraient pas la même valeur. Rien ne peut justifier non plus que le rythme des inspections y soit plus lent.
      Il est vrai que, au sein même de l'enseignement public, on constate de grandes disparités tant entre les disciplines qu'à l'intérieur de celles-ci. Certains collègues, pourtant en activité, n'ont pas été inspectés depuis plus de 26 ans.
      Toujours dans un même souci d'équité le SNALC ne comprend pas pourquoi Monsieur le Recteur tantôt motive ses avis honorables ou très honorables et tantôt s'en abstient ou pourquoi il mentionne parfois comme élément positif la participation à des jurys de concours (CAPES, agrégation,...) et parfois passe sous silence de telles activités.
      Enfin, plusieurs évaluateurs semblent être allés au-delà de leurs compétences en reprochant par exemple aux collègues de demander un temps partiel qu'ils interprètent comme une volonté de prendre du recul par rapport à l'enseignement. Un président d'IUFM déplore qu'une Agrégée de Lettres soit trop attachée aux grands textes de la littérature, ce qui la rendrait inapte à exercer dans son Institut ... De telles considérations sont d'autant plus regrettables qu'elles ne peuvent pas être ensuite corrigées comme cela est possible lors de l'examen des requêtes en révision des notes administratives.


      Le Syndicat NAtional des Lycées et Collèges espère que ces quelques éléments de réflexion seront pris en compte l'année prochaine et remercie tous les participants à cette Commission Administrative Paritaire Académique de leur attention.

Eric BOUQUET, Jean-Christophe VAYSSETTE

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